L’automne 2006 aussi extrême que la canicule de 2003
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L’automne 2006 aussi extrême que la canicule de 2003
L’automne 2006 aussi extrême que la canicule de 2003
L’automne 2006 constitue-t-il une anomalie
climatique tout aussi remarquable que la canicule de 2003 ? C’est ce
qu’incite à penser une étude publiée par des climatologues français.
Cet épisode particulièrement doux a été marqué par un écart de
température de 2,5°C par rapport aux normales saisonnières en Europe,
comparable à celui qu’on avait connu au cours de l’été 2003, expliquent
les scientifiques, menés par Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences
du climat et de l’environnement (LSCE). L’automne 2006 avait en effet
été jugé « exceptionnel » par l’Organisation météorologique mondiale
(OMM) dans une grande partie de l’Europe, où les températures ont même
dépassé de 3°C les normales saisonnières, du nord des Alpes au sud de
la Norvège.
« À l’échelle de la France métropolitaine,
avec une température moyenne supérieure à la normale de près de 2,9°C,
l’automne 2006 a été le plus chaud depuis au moins 1950 », expliquait
par ailleurs Météo France dans un rapport remis en décembre 2006 au
gouvernement. « Ce n’est pas tant l’amplitude de l’écart des
températures par rapport aux normales saisonnières qui est remarquable,
mais la persistance de cette situation de douceur sur une période aussi
longue, qui a duré six mois », fait remarquer Robert Vautard, coauteur
de l’étude et directeur du LSCE. La douceur avait été remarquable
jusqu’au printemps 2007.
Surtout, ces travaux montrent que cette
anomalie climatique ne peut s’expliquer par la seule circulation
atmosphérique, qui s’accompagne, comme c’était le cas à l’époque, de
vents du sud-ouest. « Mi-janvier 2007, le pic d’anomalie de température
était en moyenne sur l’Europe de 4 à 8°C. Or, la circulation
atmosphérique ne peut expliquer des anomalies de température que de 2 à
6°C » , tranche Robert Vautard. Cette situation exceptionnelle
« résulte probablement d’un phénomène plus global », concluent les
climatologues, sans apporter davantage d’explications. « Nous pensons
qu’il existe une conjonction de facteurs ayant participé à une anomalie
aussi forte. Le réchauffement climatique joue certainement un rôle,
mais il est difficile à décrypter », poursuit Robert Vautard. Ce qui
n’empêche pas ce dernier d’estimer que « l’automne 2006 est peut-être
un prototype de ce qui nous attend à l’avenir ».
Les conséquences d’un tel constat ne sont pas
négligeables. En effet, la capacité des forêts tempérées et boréales de
l’hémisphère nord à stocker du CO2 est susceptible de s’amoindrir avec
le réchauffement en automne. Tel est ce que montrent d’autres travaux
publiés dans la revue britannique Nature par une autre équipe de
chercheurs du LSCE, menée par le scientifique chinois Shilong Piao.
« Des températures plus chaudes augmentent la
capacité des plantes à fixer du carbone par la photosynthèse. Mais les
sols sont chauds, ce qui augmente leur respiration et entraîne
davantage de rejets de chaleur et de CO2 », explique Philippe Ciais,
coauteur de l’étude. Cette conclusion ne peut en revanche être
extrapolée aux forêts tropicales, qui réagissent différemment. On
savait déjà qu’une hausse des températures au printemps stimulait le
rôle de puits de carbone des forêts, mais la réaction inverse en
automne n’avait pas encore été mise en évidence sur une période aussi
longue, à partir de vingt ans de données. Or, l’information est non
négligeable, dans la mesure où les forêts absorbent un quart du CO2
rejeté dans l’atmosphère.
Figaro
L’automne 2006 constitue-t-il une anomalie
climatique tout aussi remarquable que la canicule de 2003 ? C’est ce
qu’incite à penser une étude publiée par des climatologues français.
Cet épisode particulièrement doux a été marqué par un écart de
température de 2,5°C par rapport aux normales saisonnières en Europe,
comparable à celui qu’on avait connu au cours de l’été 2003, expliquent
les scientifiques, menés par Pascal Yiou, du Laboratoire des sciences
du climat et de l’environnement (LSCE). L’automne 2006 avait en effet
été jugé « exceptionnel » par l’Organisation météorologique mondiale
(OMM) dans une grande partie de l’Europe, où les températures ont même
dépassé de 3°C les normales saisonnières, du nord des Alpes au sud de
la Norvège.
« À l’échelle de la France métropolitaine,
avec une température moyenne supérieure à la normale de près de 2,9°C,
l’automne 2006 a été le plus chaud depuis au moins 1950 », expliquait
par ailleurs Météo France dans un rapport remis en décembre 2006 au
gouvernement. « Ce n’est pas tant l’amplitude de l’écart des
températures par rapport aux normales saisonnières qui est remarquable,
mais la persistance de cette situation de douceur sur une période aussi
longue, qui a duré six mois », fait remarquer Robert Vautard, coauteur
de l’étude et directeur du LSCE. La douceur avait été remarquable
jusqu’au printemps 2007.
Surtout, ces travaux montrent que cette
anomalie climatique ne peut s’expliquer par la seule circulation
atmosphérique, qui s’accompagne, comme c’était le cas à l’époque, de
vents du sud-ouest. « Mi-janvier 2007, le pic d’anomalie de température
était en moyenne sur l’Europe de 4 à 8°C. Or, la circulation
atmosphérique ne peut expliquer des anomalies de température que de 2 à
6°C » , tranche Robert Vautard. Cette situation exceptionnelle
« résulte probablement d’un phénomène plus global », concluent les
climatologues, sans apporter davantage d’explications. « Nous pensons
qu’il existe une conjonction de facteurs ayant participé à une anomalie
aussi forte. Le réchauffement climatique joue certainement un rôle,
mais il est difficile à décrypter », poursuit Robert Vautard. Ce qui
n’empêche pas ce dernier d’estimer que « l’automne 2006 est peut-être
un prototype de ce qui nous attend à l’avenir ».
Les conséquences d’un tel constat ne sont pas
négligeables. En effet, la capacité des forêts tempérées et boréales de
l’hémisphère nord à stocker du CO2 est susceptible de s’amoindrir avec
le réchauffement en automne. Tel est ce que montrent d’autres travaux
publiés dans la revue britannique Nature par une autre équipe de
chercheurs du LSCE, menée par le scientifique chinois Shilong Piao.
« Des températures plus chaudes augmentent la
capacité des plantes à fixer du carbone par la photosynthèse. Mais les
sols sont chauds, ce qui augmente leur respiration et entraîne
davantage de rejets de chaleur et de CO2 », explique Philippe Ciais,
coauteur de l’étude. Cette conclusion ne peut en revanche être
extrapolée aux forêts tropicales, qui réagissent différemment. On
savait déjà qu’une hausse des températures au printemps stimulait le
rôle de puits de carbone des forêts, mais la réaction inverse en
automne n’avait pas encore été mise en évidence sur une période aussi
longue, à partir de vingt ans de données. Or, l’information est non
négligeable, dans la mesure où les forêts absorbent un quart du CO2
rejeté dans l’atmosphère.
Figaro
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